Dévoilée en fin d’année dernière, la Surface Pro 4 est le nouveau fleuron de Microsoft. Mais est-elle à la hauteur des attentes ? Réponse dans ce test.
Caractéristiques techniques & Prix
Tout comme ses précédentes moutures, la Surface Pro 4 est déclinée en différentes versions dont les prix et spécifications varient beaucoup. C’est ainsi que le modèle équipé d’un processeur Intel Core m3, 4 Go de RAM et 128 Go de stockage est proposé à 999€ alors que la version la plus haut de gamme avec Core i7, 16 Go de RAM et 512 Go de stockage voir son prix s’envoler à 2449€. Pour ce test, j’ai disposé d’un modèle intermédiaire, doté des caractéristiques suivantes :
- Écran 12.3″ PixelSense 2736 x 1824 px
- Processeur Intel Core i5 6300U cadencé à 2.5 GHz
- IGP Intel HD 520
- 8 Go de RAM
- 256 Go SSD
- APN 5 MP et 8 MP
- Port USB 3.0, mini DisplayPort, micro-SD, prise casque 3.5 mm, Surface Connect
- Wifi 802.11 a/b/g/n/ac, bluetooth 4.0
- 292,10 x 201,42 x 8.45 mm, 786 grammes
- Windows 10 Pro
Commercialisé à 1449€, ce modèle est déjà fort bien doté. L’écran est légèrement plus grand que la Surface Pro 3, passant de 12″ à 12.3″. Niveau puissance, la barre est aussi placée plus haut grâce à l’intégration d’un processeur de 6ème génération Intel. D’un point de vue logiciel, on retrouve bien évidemment Windows 10, la toute dernière itération du système d’exploitation de Redmond, ici proposé dans sa version Pro. Notez que le stylet Surface est inclus dans la boite, contrairement au clavier qu’il faut acquérir à part.
Design et aspect général
La Surface Pro 4 est une grosse tablette. Malgré ça, Microsoft a réussi à lui conserver des dimensions et surtout un poids très acceptables. Elle est même plus fine que la Pro 3. La coque et les bordures sont en magnésium de couleur argenté, ce qui donne un aspect robuste à l’ensemble.
On retrouve à l’arrière la béquille qui existait déjà auparavant. Elle peut se plier jusqu’à 150°, autorisant un placement idéal pour beaucoup d’usages. Ma seule interrogation concerne la solidité des charnières qui sont très petites et en plastique. Bien qu’elle semblent solides, elle risquent cependant d’être les premières à s’abîmer sur le long terme.
Tout le haut de la coque est percé de fentes afin de dissiper la chaleur. A cet effet, un ventilateur a aussi été intégré. Seule la version avec processeur Core m3 en est dépourvue, son poids passant de 786 à 766 grammes. La caméra de 8 MP se fait discrète en haut de la coque.
Voyons maintenant la face avant. Elle est dépourvue de toute fioriture en dehors de la caméra de 5 MP sur la tranche haute, accompagnée par les capteurs de luminosité. Contrairement à beaucoup de tablettes, il n’y a aucun bouton tactile.
Sur la tranche droite, on retrouve le port USB 3.0 plein format ainsi que le mini DisplayPort permettant le branchement d’un écran externe. En dessous se situe la fiche propriétaire pour la recharge. Le port micro-SD est situé sur l’arrière de la coque, sous la béquille. C’est tout pour la connectique de cette Surface Pro 4. Un port USB en plus n’aurait pas été du luxe, surtout pour un produit à destination des professionnels. Et le chargement aurait gagné à être placé sur un port standard au lieu du port Microsoft qui prend beaucoup de place.
Sur la tranche haute de la Surface Pro 4, on trouve les boutons classiques pour le volume et l’alimentation. Ils sont solides et ne présentent pas le moindre jeu qui ferait douter de leur durée de vie.
La tranche basse dispose d’un port Surface Connect permettant d’adapter soit le clavier Cover dont nous parlerons plus loin, soit un dock Surface. Les attaches magnétiques fonctionnent très bien. Aucun problème le matériel ne se décrochera pas à moins de bien insister.
Bien qu’imposante visuellement, elle reste néanmoins relativement légère et semble très robuste. On appréciera aussi sa grande sobriété, même si la connectique est un peu restreinte. Dans l’ensemble, Microsoft a fait du très bon travail sur sa nouvelle Surface Pro.
Écran
Gros argument de vente de cette Surface Pro 4, l’écran est ici une vraie réussite. La définition de 2736 x 1824 px est suffisamment élevée pour empêcher de voir les pixels disgracieux, à moins d’y regarder de très près. Les couleurs et les contrastes sont vraiment excellents, j’avoue avoir été séduit par cette dalle brillante d’une excellente qualité. Les angles de vision sont larges et la visibilité reste bonne en toutes circonstances. Le tactile répond bien, que ce soit avec le doigt ou le stylet Surface. La dalle gère jusqu’à dix points de contact, comme la plupart des tablettes actuelles.
En conclusion, il n’y a vraiment rien à reprocher au travail réalisé par Microsoft. Cet écran fait réellement partie des meilleurs à l’heure actuelle.
Interface et applications
Microsoft oblige, c’est le tout nouveau Windows 10 qui équipe sa tablette phare, ici dans sa version Professionnelle. Les différences face à la version Famille restent mineures, surtout d’un point de vue graphique. Tout se passe sous le capot, avec des améliorations au niveau de la sécurité pour les entreprises, une gestion des mises à jour avancée, un meilleur contrôle des accès ou encore un mode BitLocker afin de chiffrer la machine.
Le reste fonctionne comme sur un PC classique. Vous pouvez donc télécharger et installer vos programmes préférés depuis le Net sous forme d’exécutable. Le Windows Store est bien sûr de la partie pour les applications mobiles. Les utilisateurs qui achèteront la Surface Pro 4 bénéficie de 30 jours offerts pour tester la suite bureautique Office. Il faudra par la suite acheter la licence. Dommage que Microsoft ne la fournisse pas, la tablette étant déjà relativement chère malgré sa bonne qualité.
Applications
Le système installé sur la Surface Pro 4 est assez standard, peu d’applications supplémentaires sont pré-installées. La principale reste Surface, qui permet de régler la sensibilité du stylet éponyme et envoyer des commentaires à Microsoft.
L’autre logiciel fourni se nomme Drawboard PDF, il permet de créer et d’annoter des fichiers PDF grâce au stylet. L’utilisation est simple et la prise en main rapide.
Le reste des applications est identique à ce qu’on trouve sur un Windows 10 de base : One Note, One Drive, Paint, Edge, etc… C’est largement suffisant pour couvrir tous les usages réguliers d’une tablette comme la navigation Web ou le visionnage de divers documents.
Appareil photo
Les appareils photo sont souvent le point faible des terminaux tactiles. Ceux de la Surface Pro 4 sont dans la moyenne, les clichés pris sont de qualité correcte, même si ça n’atteint pas des sommets. Avec un objectif de 8 MP, la caméra arrière peut filmer des vidéos en Full HD 1080p à 30 images par secondes. Pas de 4K ni de slow-motion, la tablette américaine n’est pas destinée aux amateurs de vidéo.
L’APN frontal s’en tire plutôt bien avec ses 5 MP. Il filme en HD 720p, ce qui est amplement suffisant pour de la visioconférence entre collègues de travail ou avec la famille. Elle est de plus adaptée à la fonction Windows Hello conçue pour Windows 10. Cette nouvelle fonctionnalité permet de déverrouiller la Surface Pro 4 simplement en laissant la caméra analyser son visage lors de la sortie de veille. J’étais un peu dubitatif, mais j’avoue que ça fonctionne vraiment très bien, même quand les conditions d’éclairage ne sont pas très bonnes. Encore une fois, Microsoft a bien bossé sur cet aspect qui devient plus efficace qu’un simple gadget.
Pour conclure, la partie photo est correcte, même si elle ne va pas bouleverser le marché mobile actuel. La fonction Windows Hello se révèle bien pratique et conçue, ce qui est un plus dans le confort d’utilisation.
Accessoires
La Surface Pro 4 est conçue pour fonctionner avec deux accessoires : le stylet Surface et le clavier amovible Type Cover. Le premier est fourni dans la boite, mais le second s’acquiert à part pour la somme de 149.99€. Ce n’est pas négligeable, d’autant plus que ce clavier est presque indispensable pour tirer pleinement profit de la tablette.
Stylet Surface
Fonctionnant avec des piles, ce stylet utilise 1024 niveaux de pression différents. La précision est donc au rendez-vous et une fois pris en main il est redoutablement efficace. Il sera probablement d’une grande utilité pour les professionnels. Le bouton-poussoir à son sommet permet d’effectuer diverses actions comme prendre une capture d’écran ou activer Cortana (l’assistant vocal de Windows 10). Simple et efficace.
Il n’est cependant pas reconnu parfaitement pas toutes les applications. Ainsi, The Gimp 2.8 ne semble pas prendre en compte les niveaux de pression. En revanche, l’application Fresh Paint pré-installée gère très bien le stylet. Il vous faudra donc bien vérifier la compatibilité avant tout achat d’application pour éviter les mauvaises surprises.
Pour les personnes qui ne donnent pas dans les arts graphiques, sachez que l’accessoire reste utilisable afin de remplacer le doigt. Il permet aussi de prendre des notes via le navigateur Edge ou l’application One Note. En cas de casse, il est possible de racheter les mines tactiles séparément. Un stylet neuf vous coûtera 64.99€. Afin de le transporter facilement, il dispose d’un côté avec une accroche magnétique. Il peut ainsi se « coller » au coté gauche de la tablette.
Clavier Type Cover
Vendu séparément, le clavier Type Cover reprend la même philosophie que ses prédécesseurs : légèreté, fonctionnalité et esthétisme. Proposé en cinq coloris, il est plus grand que le modèle pour Surface Pro 3. La fixation s’effectue magnétiquement grâce au port Surface Connect situé sous la tablette. Une fois en place, le clavier ne bouge pas tellement l’effet magnétique est fort, vous ne risquez donc pas de le perdre même lors d’un transport un peu brutal.
Légèrement surélevé, le Type Cover bénéficie aussi d’un rétro-éclairage avec plusieurs niveaux de luminosité. Idéal pour rester productif le soir dans une pièce sombre. L’écriture est très agréable, les touches sont larges et suffisamment espacées. Il est juste regrettable que les flèches directionnelles haut et bas soient trop petites. Le pavé tactile est lui aussi très agréable au toucher, il gère le multi-point pour le défilement des pages. Il n’y a en revanche aucun lecteur d’empreintes digitales. Même si ça fait gadget, sa présence aurait permis d’utiliser Windows Hello plus en profondeur.
En gros, il n’y a pas grand-chose à reprocher à ce clavier Type Cover, si ce n’est qu’il est vendu à part. Il est presque indispensable pour utiliser à fond la Surface Pro 4. Pour finir, on pourra déplorer l’absence d’une batterie intégrée, mais Microsoft a sûrement dû faire des compromis entre finesse et fonctionnalité.
Performances et autonomie
Performances
Propulsée par la sixième génération de processeurs Intel, les Skylake, la Surface Pro 4 présente de belles prestations. Comme je le précisais en début d’article, mon modèle de test dispose d’un Core i5 6300U cadencé à 2.5 GHz. Ce processeur possède deux cœurs et quatre threads, de quoi assurer un bon rendement dans les tâches classiques du quotidien. Et la théorie se vérifie dans la pratique : la Surface Pro 4 est très véloce, le démarrage depuis la veille prolongée prend moins de 10 secondes (merci le SSD !). Le benchmark Sunspider est éloquent, la Surface Pro 4 est même meilleure que l’iPad Pro pour le chargement des pages Web. Quant aux tablettes Android, elles sont simplement écrasées par l’hybride de Microsoft, même s’il reste difficile de faire une réelle comparaison.
En utilisant le benchmark PCMark 8, la Surface Pro 4 réalise un score de 2368 points, contre 2190 points pour la Surface Pro 3 avec Core i5. La nouvelle machine de Microsoft évolue bien par rapport à son ancienne version. Idem pour 3D Mark, avec un passage de 48.175 points à 61.479 points.Même si la puissance 3D est inférieure à celle des PC portables prévus à cet effet, la Surface Pro 4 présente de belles prestations.
La navigation sur Internet est très agréable, avec des chargements en quelques secondes. Vous obtiendrez le meilleur de la Surface Pro 4 en utilisant un routeur à la norme wifi 802.11 ac. Idem pour les vidéos, la Full HD est décodée sans problème, j’ai utilisé VLC pour les tests. Conjugué au superbe écran, c’est un vrai régal. Il faudra juste s’habituer au bruit produit par le ventilateur (présent sur les modèles avec Core i5/i7) qui peut devenir vraiment gênant lorsqu’on pousse un peu la machine.
Passons maintenant aux jeux vidéo. La Surface Pro 4 n’embarque pas de GPU dédié et ça se sent. Pour mes tests, j’ai utilisé les jeux Steam suivants : Tomb Raider (2014), Alien Isolation et Door Kickers. Les deux premiers ont mis à genoux l’IGP Intel HD 520 dès les premières secondes. Pour Door Kickers qui est un petit jeu 2D, aucun problème. N’espérez donc pas profiter des toutes dernières productions vidéo-ludiques du moment sur la tablette de Microsoft. Les jeux de moins de 3 ans auront beaucoup de difficultés à tourner correctement, même en baissant les options graphiques. Vous pourrez cependant vous rabattre sur les titres Windows Store conçus pour mobiles comme Asphalt ou Halo. De toute façon, la Surface Pro 4 ne vise pas les joueurs.
Pour terminer, je vais vite passer en revue les détails comme le son et la connectique. Les hauts-parleurs dégagent un bon son, du moins pour une tablette. Comme souvent, ça manque de basses et il y a quelques crachotements quand on insiste un peu trop. Néanmoins, c’est tout à fait acceptable pour une majorité d’utilisateurs. Pour ce qui est du wifi, il fonctionne à merveille. Vous pouvez utiliser la Surface comme machine pour faire du streaming de jeux depuis un PC serveur Steam sans problème. Le port USB 3.0 est lui aussi fonctionnel, dommage qu’il n’y en ait qu’un seul.
Windows 10
Il faut pourtant admettre que la dernière mouture du système présente un bon niveau de fonctionnalité. Du moins quand tout fonctionne bien … Lors des tests, j’ai été confronté à quelques bugs, allant du plus insignifiant au plus énervant. Je pense notamment à l’écran tactile qui a tendance à s’arrêter d’être tactile de façon aléatoire. Ou encore des ralentissements subits de l’interface alors qu’il n’y a presque rien qui tourne sur la machine. Microsoft travaille activement à l’amélioration de son OS, donc tout ceci sera forcement réglé un jour ou l’autre. Idem pour Intel qui améliorera ses pilotes graphiques dans les mois à venir afin d’assurer une meilleure prise en charge sous Windows 10. Toujours est-il que c’est assez rageant d’avoir une superbe tablette et de se trouver face à des bugs comme ceux cités plus en avant (en particulier l’écran qui perd le tactile, pas génial quand il n’y a pas de souris à portée)…
Autonomie
Nous allons aborder ici le gros point noir de la Surface Pro 4. En général, les grosses tablettes sont connues pour embarquer les plus grosses batteries (logique) et durer plus longtemps que les petits modèles. Destinée à un public de professionnels, la machine de Microsoft aurait donc dû être taillée pour tenir une journée complète, mais c’est loin d’être le cas. Je l’ai soumise à un passage en boucle d’une vidéo Full HD avec le wifi activé et la luminosité à 50%, le tout en utilisant le lecteur natif Windows 10. Quelle ne fut pas ma déception quand elle a rendu les armes après moins de sept heures de lecture ! Et en utilisant VLC, ce temps tombe à moins de quatre heures… Dans tous les cas, on est bien loin des neuf heures annoncées par le constructeur.
Les pros qui utilisent ce type d’engin au quotidien devront probablement prévoir de garder le chargeur à proximité sous peine de finir la journée sans tablette. C’est dommage que l’autonomie n’aie pas été plus travaillée, sans quoi la Surface Pro 4 aurait accompli un sans faute. Petite consolation : la charge est assez rapide et se fait en moins de trois heures.
Conclusion Microsoft Surface Pro 4
Noté par Johan Gautreau : étoiles
Microsoft signe une très belle machine hybride avec sa Surface Pro 4. Belles finitions, excellentes performances, écran magnifique. Le prix est certes élevé mais la qualité est au rendez-vous. Dommage que l’autonomie soit un peu légère, sans quoi cette machine serait vraiment devenue incontournable.
Les + :
- Écran superbe
- Belles finitions
- Excellentes performances
- Stylet Surface efficace
Les – :
- Autonomie décevante
- Bugs de Windows 10
- Connectique légère
- Clavier Type Cover indispensable mais vendu à part
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